LOUISE

 Argument 

LOUISE AU CARREFOUR DES MONDES

Tout comme le personnage de Diotime de Henry Bauchau, Louise Michel représente l’incarnation de toutes les luttes pour l’émancipation.
Parce qu’elle est instruite et éduquée, elle est à l’écoute du monde, le ressent et le comprend. Institutrice, conteuse, combattante, elle est debout à ce carrefour violent des 19ème et 20ème siècles, où se heurte l’image feutrée des salons à celle de la barricade sanglante et de la grande misère naissant dans le sillage de l’industrialisation.
Sa correspondance avec Victor Hugo est d’un souffle inextinguible. Louise est une femme qui aime, qui admire mais qui préserve avant tout sa liberté, chèrement acquise.

Liberté de dire, liberté de penser et d’agir, de se consacrer à l’édification d’une cause commune, humaniste et universelle.
À l’aube du 20ème siècle, Louise défend l’axiome Liberté, Egalité, Fraternité.
Elle est une lionne qui combat les balbutiements d’une IIIème république fondée sur le modèle monarchique et oligarchique et qui n’hésitera pas à massacrer ses propres concitoyens ou à les déporter au bagne, à Nouméa ou à Cayenne.
Jusqu’à sa mort, elle militera ardemment pour le droit des femmes. Elle œuvrera pour que l’éducation soit au cœur de l’entreprise républicaine.
Figure méconnue, la « vierge rouge » nous apparaît encore trop souvent comme une « pétroleuse criminelle » dont le portrait ne serait qu’une caricature simpliste et outragée apte à satisfaire le gouvernement de Thiers en 1871 comme celui de Pétain en 1940.
« La question des femmes est, surtout à l’heure actuelle, inséparable de la question de l’humanité. »