LES PENSE-BÊTES

 Argument 

La Musique et la Nature sont liées par une relation complexe et indissoluble. 

S’il parait vain d’imaginer que la Musique puisse commenter ou décrire la Nature,

il est raisonnable de concevoir qu’elle cherche à en traduire les créations propres: échos, chants d’oiseaux, ruissellement de l’eau.. 

Ainsi le discours musical propose t’il une organisation du matériau sonore inspiré par la Nature: les musiciens, compositeurs et interprètes, le déclinent et l’enrichissent siècle après siècle, ajoutant une part affective et subjective. 

Ce que nous nommons « Musique » en écoutant le roulement des vagues ou le souffle de la tempête n’est issu que de notre désir poétique de voir là une organisation de notre environnement sonore, quelque peu soumis à notre propre perception et d’en éprouver les effets sur notre sensibilité. 

Parce qu’elle joue avec les timbres, l’espace et le temps, la Musique est une composante même de la Nature.

Rencontre éphémère et donc…unique mais dont l’émotion peut-être reproduite par le geste des humains. 

Et c’est ce geste qu’un travail de création peut interroger, humblement et sincèrement. Nous pouvons interroger non la Nature, qui nous héberge, mais notre relation à elle. Nos prises de conscience.

Nos élans, nos peines et les chemins que nous décidons d’ouvrir. 

La Nature comme maillage du Vivant: loin d’être un décor, elle devient l’incarnation même de ce maillage.

Le vent, l’océan, l’arbre, la pluie, l’infiniment petit et l’infiniment grand. 

Et c’est de bien de cette conscience éveillée dont il est question. Réparer, préserver et trouver enfin sa juste place au sein de cet ensemble. 

Voici que s’ouvre le temps du conte: pour guider l’imaginaire vers la conscience et la conscience vers le jardin des possibles. Vers cette lumière qui éclaire le fragile et le conjugue à l’éphémère. 

Un temps suspendu et utile pour freiner la main de l’homme qui s’abat encore, sans rêve et sans émotion, éteignant toute source de vie et d’avenir.

L’homme qui longtemps trouvait dérisoires les récits majestueux des arbres ou la chanson des torrents, la couleur de la terre et la pureté d’un ciel nocturne, l’homme qui ne pensait qu’exploitation et profit et qui a perdu jusqu’à la sonorité même du mot Mystère. 

Car il faut croire au Mystère de la Nature pour se fondre en elle.

L’univers de la miniature ouvre tous les possibles de la métaphore et du rêve combinés, de l’humour et de la poésie, de l’apaisement et de la sérénité nécessaires pour réparer aujourd’hui et annoncer demain.